Folie Latina

Entre Alexis Cárdenas et l’orchestre cela a été comme un coup de foudre. Un vent de folie a soufflé sur scène, et nous y avons tous pris tant de plaisir que nous voulions récidiver sans attendre. D’après vos applaudissements, vous vous êtes pris au jeu vous aussi.

Après avoir exploré avec Alexis le thème des Saisons, nous voilà cette fois en pleine culture hispanique. De Falla, Turina et Sarasate les espagnols, Ponce le mexicain, Romero le vénézuélien, et Piazzollal’argentin, voilà le flanc ouest de la culture latine que l’Italie et la France, latines elles aussi, représentent d’une toute autre manière. Mais quand on parle de « latinos » ou de « latina » c’est bien à l’Amérique du Sud qu’on pense en tout premier lieu. Et, Brésil mis à part, elle est hispanique. Si loin du pays « colonisateur », et bien que malgré les siècles écoulés un lien particulier ait perduré, l’Amérique Latine ne pouvait que dériver lentement de la culture espagnole pour inventer des cultures propres, plongeant aux racines des peuples autochtones sans renier l’Espagne mère.

Et cela s’entend dans ces musiques. Le « Carmen » de Sarasate est un cas particulier. À l’époque où, vu de France, l’Espagne est si exotique, Bizet s’inspire de ce qu’il sait de la culture espagnole pour écrire pour un opéra des thèmes aujourd’hui universellement connus. Le violoniste virtuose Pablo de Sarasate s’amuse à les réunir dans une fantaisie qui explore la plupart des nombreuses possibilités techniques du violon. Nous sommes convaincus qu’Alexis Cárdenas saura y apporter sa touche personnelle et qu’une nouvelle fois il nous surprendra.