Ludwig van Beethoven (1770-1827) est à la fois le dernier des compositeurs classiques et le premier des romantiques.
Né dans une famille de musiciens, sa première éducation musicale est pourtant très morose par la faute d’un père alcoolique, et ce n’est que par la grâce de Christian Gottlob Neefe qui sera son professeur et lui enseignera « le Clavier bien tempéré » de Bach, que Beethoven pourra épanouir son talent de musicien. Dès l’âge de 13 ans, il obtient le titre de second organiste de la cour de Bonn, capitale de l’archevêque électeur de Cologne. C’est l’archiduc Maximilien Franz, prince archevêque de Cologne à partir de 1784, qui l’enverra à Vienne pour étudier avec Mozart. Mais il semble que la rencontre n’ait produit que peu d’effets sur les deux génies.
Tous les témoignages s’accordent pour souligner le caractère farouche du jeune homme et sa puissance de concentration.
Après Mozart, c’est auprès de Haydn qu’il se rendra pour apprendre la composition. Car à 20 ans, ce génie n’est qu’un compositeur débutant. Mais là encore, le comportement de Beethoven, cette fierté qui ressemble à de l’orgueil, sa certitude d’avoir raison en tout, le privent de la bienveillance du maître qui l’appelle « le Grand Mogol ». Et c’est sans l’accord de ses maîtres que Beethoven publie ses premières œuvres. Si le génie y est bien présent, elles sont d’inspiration encore classique, et c’est ce qui lui permet de se faire un début de réputation dans le milieu musical viennois.
Mais Beethoven, c’est pour nous la figure même du Romantisme. Le peintre Kloeber qui fait son portrait en 1818 écrit : « Quand sa chevelure s’agitait, il avait quelque chose d’ossianique et de démonique ». Et Beethoven lui-même s’adressant à un musicien à la fin d’une répétition : « Ce n’est pas pour vous, c’est pour les générations à venir ». Ou encore, après avoir composé sa 9ième et dernière symphonie : « J’ai l’impression de n’avoir encore écrit que quelques notes ». Notons encore ses mots, rapportés par Bettina Brentano : « Les artistes sont de feu, ils ne pleurent pas »
Pianiste virtuose, Beethoven écrit peu d’œuvres pour violon et orchestre. Le célèbre Concerto en ré majeur est contemporain de la 4ème symphonie. C’est son unique contribution concertante au répertoire des violonistes. Certains ont vu dans les deux Romances, en Sol et en Fa, les mouvements lents de concertos à venir, mais aucun témoignage ou document ne peut confirmer l’hypothèse.
La surdité qui l’atteint dès l’âge de 26 ans contribue à l’isoler du monde. Il la rendra publique en 1806, dix ans après les premiers symptômes. Elle contribuera à sa célébrité, et Victor Hugo écrira : « Il semble qu’on voie un dieu aveugle créer des soleils. »
Il meurt à 56 ans, et l’on raconte que son dernier geste aura été de tendre le poing au ciel. Invention ou réalité, peu importe : c’est bien cette attitude que nous dit sa musique.