Rencontres musicales de Noyers et du Tonnerois
Léopold Mozart, sinfonia n°3
W.A.Mozart, divertimento 136
Haydn, Sept dernières paroles du Christ, Quatuor n°81
W.A.Mozart, symphonie n°36 Prague, transcription pour cordes de Cimador
Il faut lire la correspondance de Wolfgang Amadeus Mozart avec son père Léopold pour cerner les liens complexes qui unissent les deux hommes. Léopold Mozart est un excellent compositeur, mais surtout un immense pédagogue. Sa méthode de violon fera autorité pendant presque deux siècles !
Ce talent pour l’enseignement, Léopold pourra d’abord l’exercer en famille, avec la sœur aînée de Wolfgang, Maria Anna surnommée « Nannerl ». Presque aussi douée que son frère, elle ne fera pas une grande carrière, mais c’est grâce aux leçons qu’elle donnera que Wolfgang, son père et sa mère pourront entreprendre de nombreux voyages destinés à faire connaître l’immense talent de l’enfant prodige. Car c’est là le premier mérite de Léopold : avoir vu tout de suite le génie chez l’enfant, et l’avoir laissé s’épanouir. Pouvons-nous juger aujourd’hui les récriminations dont Léopold abreuve Wolfgang ? Il l’incite à la prudence, dans un monde où les musiciens aussi géniaux soient-ils ne sont que les serviteurs d’un prince ou d’un autre.
Il l’exhorte à trouver de l’argent, à une époque où, pour créer une oeuvre qui ne soit pas une commande d’un puissant, il faut ouvrir une souscription. Il refuse de faire publier certaines symphonies… les trouvant indignes du génie de son fils. Mais il est bien le premier de ses admirateurs, et s’il lui demande parfois de bien vouloir composer dans le style galant et aimable qui plaît tant à l’archevêque Colloredo, ce n’est que pour gagner l’argent et la tranquillité nécessaires à l’indépendance !
Alors oui, il y a plusieurs Wolfgang Amadeus ! Le Mozart élégant du divertimento 136 et le Mozart génial et novateur des grandes symphonies, dont la Symphonie n°40 si admirablement transcrite par Cimadora dès le XVIIIe siècle. La musique de Léopold ne peut rivaliser bien qu’elle soit construite en tout point selon les règles de l’Art, avec talent, mais sans génie. La présence d’Haydn dans ce programme ne doit pas surprendre ! Wolfgang l’appelait « papa Haydn » et il est bien pour lui, l’autre figure du père.