Avec le Quatuor Barbaroque
Ludwig Van Beethoven (1770-1827)
* Romance n°1, opus 40 en Sol majeur
* Romance n°2, opus 50 en Fa majeur
* Concerto pour violon opus 61 en Ré majeur
Violon et direction : Gilles COLLIARD
Quatuor Barbaroque :
Tympanon : Gilles Raymond , Bandonéon : Alain Territo,Orgue mécanique : Patrick Mathis, Contrebasse : Didier Capeille
« Ce n’est pas pour vous, c’est pour les générations à venir » disait Beethoven à un instrumentiste en 1806.
C’est dire s’il était convaincu de l’immensité de son génie.
Déscolarisé à l’âge de 11 ans, sa première éducation musicale, reçue de son père, aurait pu le dégoûter à tout jamais de la musique. Mais sa force intérieure, reconnue par tous ceux qui l’approchent, lui permet de tracer presque seul son propre chemin. À 20 ans, il n’est encore qu’un compositeur débutant. Rien à voir avec la précocité de Mozart, qu’il rencontrera en 1787 sans en recevoir ni beaucoup de conseils, ni même d’intérêt. Haydn n’en fera guère plus pour l’aider : à peine quelques leçons. Il faut dire que le personnage dérange. « Il est petit, brun, ce qu’on appelle laid » écrit de lui Bettina Brentano. Et plus loin « Pour tout ce qui regarde l’Art, aucun artiste ne peut en approcher. Mais dans le reste de sa vie, il est si naïf qu’on peut faire de lui ce qu’on veut ». Il admire Goethe plus que tout, mais cette rencontre aussi se soldera par un échec : « C’est malheureusement une personnalité tout à fait déchaînée » dit Goethe, mais aussi, « Je n’ai encore jamais vu un artiste plus puissamment concentré, plus énergique, plus intérieur ».
Cette force créatrice vitale que même la surdité n’affaiblira pas est présente dans toutes ses oeuvres et c’est sans doute ce qui rend Beethoven si populaire au-delà de toute considération musicologique. « J’ai l’impression de n’avoir encore écrit que quelques notes » dit-il achevant sa 9e et dernière symphonie ! Certitude d’être un créateur, certitude de n’être pas compris, ou alors par les générations à venir, certitude d’avoir un destin, la musique de Beethoven s’impose à nous comme une certitude.
Le Quatuor Barbaroque
L’intégration de l’orgue mécanique à l’orchestre date du siècle dernier. En ce qui nous concerne, l’idée nous est venue nous en 1985 et ambitionnait, dans un grand élan civilisateur, de donner ses lettres de noblesse à l’orgue de barbarie : ainsi notre orchestre, de baroque, est devenu Barbaroque. Au fil des transcriptions, la nature naïve et l’insolente virtuosité de l’étrange machine, nous révéla que le noble répertoire que nous lui destinions avait bel et bien des origines roturières. Il n’en fallait pas plus pour décider Bandonéon, Tympanon et autre Contrebasse à rejoindre l’intrus…