Mozart, Fragments d’une vie à ses lettres et sa musique
Léopold MOZART, Symphonie en Sol
W.A. MOZART, Petite Musique de Nuit
W.A. MOZART, Divertimento 136
W.A. MOZART, Divertimento 137
W.A. MOZART, Divertimento 138
W.A. MOZART, Sechs Ländler
W.A. MOZART, Sérénade n°1- Adagio
W.A. MOZART, Adagio et Fugue ( Hommage à JS Bach)
J. HAYDN, Les 7 dernières paroles du Christ, Quartett n°77, Amen dico tibi :hodie mecum eris in paradiso.
W.A. MOZART : Symphonie N°40 (version Cimador) (1er mouvement)
récitant, Bruno Marchand
Toutes les paroles du spectacle sont issues de la correspondance de Wolfgang Amadeus Mozart adressée à son père Léopold, sa sœur Marianne et sa femme Constance .
L’intrigue est racontée d’après les descriptions que firent de lui ses amis et confidents Nissen et Nientschek.
Les célébrations « anniversaires » pour la naissance ou la disparition des compositeurs sont toujours des temps forts qui donnent l’occasion de se pencher sur des aspects mal connus de leur personnalité.
C’est le parti qu’a pris l’Orchestre de Chambre de Toulouse en donnant à entendre les lettres de Mozart qui éclairent sa musique d’un jour très différent.
« Il y a telle petite phrase de Mozart que je n’aimerais pas rencontrer la nuit au fond d’un bois » écrira le compositeur Reynaldo Hahn, et il faut bien s’en convaincre, Wolfgang Amadeus Mozart n’est pas le compositeur galant et toujours aimable qu’on imagine. Sa vie, comme sa musique,témoignent des difficultés de son existence, du trouble qui le tient lorsqu’il se sent enfermé à Salzbourg…
« À Salzbourg, je ne sais pas qui je suis, je suis tout, et aussi parfois rien du tout »…
L’humiliation : « Ceux qui ne savaient rien de moi m’ont regardé d’une façon totalement risible »
La fierté : « Si vous vouliez bien écrire au prince Zeil, j’en serais très heureux. Mais surtout pas rampant ! Je ne puis souffrir cela ! »
L’ennui : « Je vous jure sur mon honneur que je ne peux souffrir ni Salzbourg ni ses habitants – leur langage, leurs manières de vivre me sont insupportables ».
…et bien d’autres sentiments encore dont vous pourrez entendre l’expression littéraire et la traduction musicale.
Si l’enfant prodige émerveille toutes les cours d’Europe, il n’en va déjà plus de même du jeune homme de 17 ans qui se retrouve enfermé à Salzbourg.
Le prince archevêque, Hieronimus Colloredo, entiché de musique italienne estime que les Mozart père et fils bien sont bien arrogants et trouve que Wolfgang « …ne sait rien (et) qu’il devrait aller au Conservatoire de Naples pour y étudier la musique ».
Plutôt que d’accepter la démission de son jeune Konzermeister en 1777, Colloredo préférera le renvoyer, nuance qui a bien sûr son importance pour les emplois futurs du musicien.
À peine 2 ans plus tard, c’est la tête basse que Mozart retourne chez son ancien employeur qui daigne le réembaucher pour les mêmes charges.
Ambiance...que Mozart résume de cette manière : « Si je joue ou si l’on exécute quelque chose de ma composition, c’est exactement comme si la table et les chaises étaient mes seuls auditeurs »
La libération n’interviendra qu’en 1781, lorsque le maître des cuisines, le comte Arco, le jettera dehors en lui bottant le cul !
Il faut dire que Colloredo l’avait déjà traité de gueux et de crétin…
« Aujourd’hui commence mon bonheur » …écrira-t-il à son père, avant d’entreprendre la conquête de Vienne où là aussi, son succès n’aura qu’un temps. Tout cela est difficilement compréhensible vu de notre époque qui unanimement loue le génie du compositeur aux talents multiples.
Mais Mozart est un créateur, pris par toutes les passions de son temps, et, comme tous les créateurs, il dérange.
Un aspect qui nous est particulièrement sympathique : à Vienne, Mozart participe à la fondation du « Concert des dilettantes » qui se propose de porter la meilleure musique sur les places de la ville afin de sortir du cadre restreint d’une élite privilégiée.
Cela ressemble furieusement à ce que fait 250 ans plus tard un certain orchestre de chambre…..ne trouvez vous pas