Réservations auprès du théâtre Olympe de Gouges au 05 63 21 02 40
Tarifs : 16€ / 12€ (réduit)
Georg Philipp Telemann (1681-1767) Suite Don Quichotte
Luigi Boccherini (1743-1805) Nuit de garde à Madrid
Jean-Philippe Rameau (1683-1764) Trois concerts en Sextuors
Camille Saint-Saëns (1835-1921) Le Carnaval des Animaux (version pour cordes de Gilles Colliard)
Le Carnaval des Animaux est une plaisanterie musicale commise par Saint-Saëns en 1866 ! Lion, Poules et Coq, Hémiones, Tortues, Éléphant, Kangourous, Aquarium, Personnage à longues oreilles, Fossiles ou encore… Pianistes… c’est à la visite d’un très grand zoo musical que Saint-Saëns nous invite. Composée rapidement lors d’un séjour en Autriche, cette pièce malgré son immense succès n’est pas représentative de l’œuvre de l’auteur. Pendant de nombreuses années après la première interprétation publique, seul « le Cygne » sera autorisé par le compositeur, comme s’il craignait de se forger une image trop peu sérieuse. Gilles Colliard, compositeur et directeur musical de l’OCT, vous en propose ici une version pour orchestre à cordes qui restitue toute la malice voulue par Saint-Saëns. La tradition baroque de la musique représentative comporte de nombreuses œuvres dont la plus célèbre aujourd’hui est « Les Quatre Saisons » d’Antonio Vivaldi. Comme certains de ses prédécesseurs, Saint-Saëns dans son Carnaval utilise le langage musical pour faire des portraits précis, utilisant son génie de « mélodiste » pour nous évoquer l’énergie, la signature en quelque sorte, que porte en lui chaque animal. Illustrer en musique la démarche et les rugissements du Lion, copier littéralement les caquètements des poules ou le braiment de l’Ane, faire galoper les Hémiones, danser les Tortues sur un cancan, valser l’Eléphant, bondir les Kangourous, flotter les poissons, décrire l’âme noire que nous supposons au Coucou voleur de nid, ou encore écouter les fossiles faire résonner leurs ossements sur le thème de la célèbre Danse Macabre de Saint-Saëns, tout cela pose de nombreuses difficultés magistralement traitées ici par l’harmonie et la mélodie. Reste le cas particulier du Pianiste, que le compositeur lui-même pianiste virtuose, s’amuse à remettre à sa place parmi ce grand bestiaire. Aujourd’hui souvent présenté comme une œuvre pour enfants, le Carnaval des Animaux est bien plus que cela : il nous pose la question fondamentale et récurrente du sens de la musique. N’est-elle qu’une pure abstraction, position que prendra notamment Stravinsky, ou au contraire exprime-t-elle nos sentiments les plus profonds, les plus enfouis, les plus ataviques ? Depuis la nuit des temps, l’Homme regarde le règne animal sans savoir tout à fait s’il lui appartient ou s’il s’en distingue. Le regard porté par Saint-Saëns nous renvoie à notre propre perception de la Nature.