- Giovanni Gabrieli (1554-1612)
* Canzoneta en La mineur
- Luigi Boccherini (1743-1805)
* Nuit de garde à Madrid
- Giuseppe Verdi (1813-1901)
* Quatuor en Mi mineur
- Giacomo Puccini (1858-1924)
* Chrysanthèmes
- Ottorino Respighi (1879-1936)
* Airs et danses antiques - Suite III
Le destin de Verdi croise celui de l’Italie qui en quelques décennies s’émancipe des tutelles française et autrichienne pour devenir l’un des grands états de l’Europe continentale. Celui dont le nom finira sur tous les murs d’Italie sous la forme Vittorio Emmanuele Re D’Italia (VERDI) n’était pourtant pas prédestiné à une telle gloire.
Fils d’aubergiste, il doit se former à la musique avec les moyens qu’on peut trouver à Bussetto, petite ville d’à peine cinq mille âmes près de Parme.
Malgré ses efforts, il sera d’ailleurs recalé au conservatoire de Milan, et en gardera sa vie durant une amertume certaine. C’est le triomphe de Nabucco en 1842 qui lui offre la gloire : l’Italie toute entière se reconnaît dans les chants des esclaves hébreux, et s’approprie l’opéra et son compositeur comme des ferments de l’unité nationale. Verdi est populaire, et il est vrai que la puissance terrienne de sa musique ne laisse le choix qu’entre l’adhésion et le rejet instantané.
Trop simple pour certains, il suffit pourtant d’accepter de se laisser aller sans porter de jugement pour se trouver emporté dans un flot d’émotions dont il y a peu d’équivalent dans l’histoire de la musique. Son unique quatuor est composé comme un « exercice » par ce monomaniaque du Théâtre et de l’Opéra qui déclare lui-même « Que le quatuor soit beau ou laid, je ne sais pas… ». On y retrouve pourtant la facilité du compositeur pour les belles mélodies, ce « bel canto » dont les italiens ont le secret et qui les fait tant vibrer.