Piano, Rebecca Chaillot Cordes, Gilles Colliard et les solistes de l’OCT
Dimitri Chostakovitch (1906-1975)
Quintette opus 57
Robert Schumann (1810-1856)
Quintette opus 44
Ne cherchez pas de relation entre les deux compositeurs du programme, il n’y en a pas. Nous voulions vous proposer deux monuments de la musique de chambre, les quintettes avec piano opus 57 et 44. Schumann est peut-être le plus sombre de tous les romantiques. Non que sa musique soit toujours triste ! Mais ce compositeur ne cherche en aucun cas à briller. Pour lui, "La musique nous aide à descendre en nous-mêmes, à y découvrir la divinité que nous cherchons en vain dans la vie et dont nous avons une soif inaltérable". Pas sûr que Chostakovitch puisse faire sien ce genre de propos, lui qui est un compositeur "officiel", encensé par le régime, et dont certaines œuvres servent la propagande. Mais quelle ambiguïté pour celui qui déclare "La plupart de mes symphonies sont des monuments funéraires". La quête d’un au-delà possible est réellement su éloignée de sa pensée ? Les autorités soviétiques ne s’y tromperont pas, persécutant celui qui leur avait servi d’emblème et qui était sujet d’orgueil national. Il ne faut pourtant pas faire de Chostakovitch un "opposant" au régime. Sa quête n’est que musicale, et sa simple admiration pour Bach ou Beethoven, c’est-à-dire des compositeurs "allemands" suffit à le rendre suspect. Au funal une oeuvre où l’amertume et le désespoir côtoient des envolées lyriques que les romantiques n’auraient pas reniées.